« Tant que nous continuerons à nous diviser, le monde restera le même. La solution, c’est L’AMOUR ! Ce n’est pas une utopie ; nous l’avons dans nos gênes. » Tom Shadyac.Don Quichotte manifeste un idéalisme absolu : les êtres valent mieux par leurs âmes que par leurs enveloppes charnelles ou leurs identités sociales.Le rôle du Chevalier est de désigner cette part idéale à l’attention des intéressés, de les nommer comme en un second baptême et d’interdire à quiconque de douter de cette vérité : « L’important est de le croire sans la voir. »Son aventure sera un déchiffrement du monde. Sa quête consiste non pas à triompher réellement mais à transformer la réalité en signe…Il est à toute heure et à chaque instant l’imagination remplie de combats, de défis, d’enchantements, d’amours, bref, de ces aventures que l’on trouve dans les romans de chevalerie, et tout ce qu’il dit, pense ou fait n’a d’autre but que de s’y conformer…
« Je vais tenter de personnifier un homme ! Venez ! Suivez le cheminement de mon imagination et vous le verrez… son nom ? ALONZO QUIJANA !Il conçoit le plus étrange projet jamais imaginé : devenir chevalier errant et jaillir dans le monde pour en redresser tous les torts… ne plus être le simple « Alonzo Quijana » mais un preux chevalier connu sous le nom de : DON QUICHOTTE DE LA MANCHA. »
Don Quichotte a besoin de Sancho Panza pour parler, pour penser à haute voix, sans retenue, pour s’écouter lui-même et pour entendre le refus vif de sa voix sur le monde. Sancho est son cœur antique, l’humanité toute entière…
« Et moi, je suis SANCHO, son seul amigo, son seul suivant mais pour toujours et j’en suis fier… »
«Vous m’avez regardé et vous m’avez appelé par un autre nom, Dulcinéa… Mais chassez donc vos nuages et regardez moi telle que je suis. Une Dame, une vraie Dame a une vertu, a une âme… gardez votre tendresse, rendez moi mon désespoir, vous voyez bien que je ne suis rien qu’Aldonza la putain… je te préviens, je mors, je brûle, je te préviens… tant pis pour toi… »
« Ho non, ne t’en vas pas, laisse moi contempler du regard, l’ombre chère de tes pas, tu n’es plus une image, un nuage, tu es là… DULCINEA… je te savais déjà, je savais ton prénom, ton aura, ton éclat, ta lumière, je te savais toujours, je savais que ce jour me mènerait jusqu’à toi…laisse moi servir ta gloire ma Dulcinéa… »
« Ecoute-moi, pauvre monde, insupportable monde, c’en est trop, tu es tombé trop bas, tu es trop gris, tu es trop laid, abominable monde, écoute moi un chevalier te défie…regardez moi, Vous, les dragons, les sorciers, les sorcières, votre règne se meurt aujourd’hui…. Un chevalier vous défie… Oui ! c’est moi, Don Quichotte, Seigneur de la Mancha, pour toujours au service de l’honneur, car j’ai l’honneur d’être TROIS, Sancho, Dulcinéa… et le vent de l’histoire chante en moi… »
S’il encaisse les coups, il en donne, il se bat DEBOUT… Il a la volonté pour dominer un événement, voire un destin, de tirer un espoir d’une situation désespérée, de donner visage à l’informulé…Il a la volonté d’être un défi à l’abîme sans recours au ciel. Il se damne pour l’Or d’un mot d’amour…
« Je suis DON QUICHOTTE, Chevalier errant de la Mancha et ma noble Dame est Dame Dulcinéa… je suis Don Quichotte, Chevalier errant….mais alors…Peut-être que ce n‘était pas un rêve?… »
Vous a-t-il conduit au « QUIJOTE » que chacun a en soi. Chacun traduira sa propre expérience, sa propre quête. Nous ferons comme lui, dialoguer plutôt pour surmonter les contradictions qui minent de l'intérieur nos désirs, des influences que nous subissons ou des contradictions dans lesquelles on vit, pour trouver le point à partir duquel elles pourront être maîtrisées...